Une question d’équilibre

Les athlètes décidant de poursuivre des études postsecondaires en jumelant les entraînements aux exigences scolaires, les rendez-vous en physiothérapie avec les lectures de la semaine, les travaux d’équipe avec les compétitions sont certainement des gens de défis. La possibilité de vivre de son sport est un rêve que très peu d’athlètes atteindront, surtout dans le sport amateur. Parmi les olympiens du Québec, très rares sont ceux pouvant subvenir à leur besoins financiers bien longtemps après leur prise de retraite. Il est donc judicieux de se préparer à une carrière professionnelle tout au long de sa carrière sportive, un parachute lors du grand saut de la retraite du sport et amortissant l’intégration à une nouvelle réalité.

De plus en plus d’études discutent d’une augmentation des performances sportives lorsque l’athlète est plus équilibré et heureux dans sa réalité personnelle. Une vie équilibrée comporte plus d’une sphère d’épanouissement!

• 71% des athlètes ont mentionné que les activités non reliées au sport avaient un impact positif sur leurs performances sportives. (Sport Canada, 2013-2014)
• Si un athlète est bien équilibré, il aura de meilleures performances et restera dans le sport plus longtemps. (Sport Canada, 2013-2014)
• Être heureux à l’extérieur du sport améliore les performances. (Pink, 2015)
• Prendre soin de soi à l’extérieur du sport a une influence positive sur les performances sportives et l’identité athlétique. (Friesen & Orlick, 2010)

Avoir un certain équilibre permet entre autres de diminuer le stress lié au sport. La conciliation du sport et des études peut venir avec une charge élevée incluant du stress mental et physique pouvant essouffler les meilleurs étudiants-athlètes. Il est primordial de trouver ton équilibre à travers tes différents objectifs et bien que tu puisses mettre ta priorité sur une sphère, il est tout de même important de savoir garder les autres sphères actives afin qu’elles puissent également se développer.

• Ton cercle familial et social est certainement un élément primordial d’un bon équilibre. Ils sauront te supporter dans les moments plus difficiles et les défaites et seront disponibles lorsqu’il sera temps de célébrer ou d’aller te porter une fois de plus à l’aéroport.
• Une hygiène de vie optimale te mènera jusqu’au bout de bien des fins de session et des camps d’entraînement. Une bonne nuit de sommeil et des repas équilibrés serviront de carburant pour te projeter jusqu’au fil d’arrivée.
• La diversification sportive peut faire un bien fou, surtout entre amis! Ton sport est l’endroit où tu excelles et où tu te sens expert, mais il est bon de redevenir débutant de temps en temps. Tout en t’assurant auprès de ton entraîneur que c’est approprié en fonction de ton plan d’entraînement, prendre une marche en montagne, faire du fat bike entre amis, une partie de tennis amicale, essayer un cours gratuit au gym comme le pilates-boxe, ça pourra te faire bouger et te donner quelques fous-rires. En cas de blessure, ça pourra faire du bien à ton corps de bouger autrement, valide avec ton physio avant de débuter.
• Avoir le loisir de développer d’autres intérêts n’est pas toujours atteignable avec un horaire aussi chargé que le tien, ça reste un aspect important d’un sain équilibre. Ainsi, lors d’une mauvaise phase d’entraînement, tu auras des oeufs dans d’autres paniers. Un nouvel intérêt n’a pas besoin d’être super exigeant, ça peut être aussi simple que de faire tes propres barres tendres, apprendre à gratouiller sur une guitare ou de suivre un cours de couture. Pour certains, c’est un travail à temps partiel afin de pouvoir défrayer les coûts des compétitions.
• Trouver des moments pour se recentrer quelques minutes, que ça soit avant d’aller au lit, dans le métro ou entre deux cours. La méditation est un outil facile d’utilisation et qui ne demande pas trop de temps, une session de 5 min peut suffire pour repartir (ou nettoyer) la machine. Ça peut prendre diverses formes, à toi de choisir, comme le journaling, l’art-thérapie (dessins pour adultes), une session de respirations profondes et bien d’autres. Plusieurs applications de médiation ou de pleine conscience sont également disponibles.

Friesen, A., & Orlick, T. (2010). A qualitative analysis of holistic sport psychology consultants’ professional philosophies. The Sport Psychologist, 24(2), 227–244. https://doi.org/10.1123/tsp.24.2.227

Pink, M., Saunders, J., & Stynes, J. (2015). Reconciling the maintenance of on-field success with off-field player development: A case study of a club culture within the Australian Football League. Psychology of Sport and Exercise, 21, 98–108. https://doi.org/10.1016/j.psychsport.2014.11.009