Peu importe la nature du besoin particulier, tous les établissements scolaires de niveau collégial et universitaire ont des services adaptés à ta réalité et ta situation. Cependant, les services varient selon les établissements et les besoins de chaque étudiant. Comme les contraintes d’entraînement sont parfois élevées, il est important de prendre le temps de chercher l’aide disponible pour faire en sorte que chaque minute que tu as à accorder à tes études y soit bien investie.
Concilier ton sport et tes études est déjà exigeant, mais d’ajouter en plus un besoin particulier peut être essoufflant. C’est possible d’y arriver, il faut simplement bien s’outiller et en faire part aux intervenants des deux principales sphères de ta vie. Ton entraîneur sera sensible à tes besoins et pourra potentiellement ajuster ses plans d’interventions ou d’entraînements s’il le faut. Tes enseignants pourront également mieux t’accompagner dans la matière et te fournir du matériel adapté si nécessaire.
Hubert Marcotte est un athlète de patinage de vitesse, courte et longue piste, de Québec. Il est également étudiant en sciences humaines au Cégep de Sainte-Foy où il espère pouvoir terminer son DEC en 3 ans. Il aspire à débuter l’université ou compléter un programme technique en santé par la suite. En plus d’être un des meilleurs athlètes juniors de longue piste du pays, il a la particularité de devoir composer avec un déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH), ainsi qu’une dyslexie et une dysorthographie tout en compétitionnant à l’international.
Voici ses meilleurs trucs pour une conciliation sport-études réussie :
1. S’assumer! Je n’ai jamais eu honte de mon diagnostic et ma famille ne m’a jamais laissé entrevoir que j’étais différent. Le fait de m’assumer m’ouvre des possibilités autant dans le sport que dans les études, il y a plein de ressources et des services qui sont mis en place exactement pour les gens comme moi, on n’est pas seul! Je vois mes défis comme si j’étais plus petit que les autres et que mon médicament me permettait de grandir au même niveau que tout le monde. Ce n’est pas un avantage, c’est une mise à niveau qui me permet de focusser comme je le devrais. J’ai des belles forces et je connais mes faiblesses, je travaille dessus et ça me permet d’avancer au même rythme que les autres étudiants-athlètes.
2. Parles-en! Une fois que tu es à l’aise avec qui tu es et les défis que tu portes, c’est important d’en parler avec ton entourage (ta famille, tes intervenants scolaires et ton équipe sportive)! Mes parents m’ont toujours soutenu et s’ils ne savent pas comment m’aider, ils trouvent les bonnes ressources pour le faire. Dès que je rencontre mes enseignants, je leur fais part de mes défis et de mes mesures adaptées, mais aussi de ma réalité d’athlète et de mon calendrier de compétition. Ils ne se souviennent pas toujours de moi puisqu’ils ont beaucoup d’étudiants, mais quand l’examen ou mon départ arrivent, ils se souviennent que j’étais un cas particulier et ont toujours été plus ouverts à m’aider dans ma conciliation. Mes APIs m’ont toujours soutenu et ont été disponibles dès que j’ai posé mes questions en lien avec mes besoins, c’est une des ressources que j’ai le plus utilisées! J’en parle aussi avec mon équipe sportive, ça permet à mon entraîneur d’ajuster les plans de course en fonction de mes besoins pour mettre toutes les chances de mon côté et éviter que je devienne brûlé mentalement avant la fin de la compétition.
3. Planifie! Puisque j’avais déjà mon diagnostic à mon entrée au cégep, lors des portes ouvertes, j’y ai fait mes demandes de mesures adaptées et j’ai même pu visiter le local pour faire mes examens. J’ai aussi décidé de suivre moins de cours par session et de finir mon DEC en 3 ans pour ne pas me presser et pour m’enlever de la pression au niveau scolaire. La charge scolaire entre le secondaire et le cégep augmente de façon importante et je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir. Ça me prend déjà plus de temps faire mes devoirs que les autres et je voulais laisser amplement de place à mon sport dans mon horaire. Mon outil le plus important est mon agenda, j’y inscris tous mes engagements scolaires, sportifs et même mes plages d’études. Ça me permet de mieux construire mon horaire et de savoir sur quoi me concentrer quand vient le temps d’étudier. Ces trucs ont réduit mes préoccupations au minimum!
4. Profite du soutien! J’ai le droit d’utiliser mon médicament pour me mettre à niveau avec les autres étudiants et les autres athlètes, pourquoi je voudrais prouver de ne pas en avoir besoin ? Ça me permet de me concentrer sur les objectifs précis et importants, pas seulement de me concentrer à rester focus. J’essaie de suivre les mêmes cours que mes coéquipiers. On peut donc s’entraider et partager la matière manquée si on ne va pas aux mêmes compétitions. Idem pour les mesures adaptées, pourquoi je voudrais essayer de réussir sans elles, j’y ai droit et ça m’aide alors j’en profite! Je suis aussi des cours avec le Cégep à distance lorsque j’ai beaucoup d’absences pour compétition et que je veux alléger ma présence en classe, mais si ce n’était pas de mon sport, je n’en prendrais pas! J’aime mieux avoir le soutien d’un enseignant que d’essayer d’avancer tout seul et d’intégrer beaucoup de lecture dans ma journée. Conciliation oblige, j’apprécie la flexibilité des cours à distance, mais m’assure d’avoir une organisation solide pour ces cours.
5. Plaisir! C’est important d’avoir du plaisir autant dans mon sport que dans mes études. Mon état d’esprit va m’aider à ne pas voir mes défis comme une corvée avec laquelle je dois vivre, mais plus comme une partie de moi. Je reste positif dans toutes les sphères de ma vie et j’ai appris à rire de ma dyslexie, ça me permet de m’assumer et de déstigmatiser les besoins particuliers pour qu’on en parle plus!
Tu peux consulter le témoignage complet d’un étudiant-athlète à cet effet.